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Page:Bouasse - Bases physiques de la musique.djvu/55

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CHAPITRE IV.

entend battre un son très grave, qu’il est facile d’identifier avec l’ut1 quand on écrit l’accord, dit parfait, ut3 mi3 sol3.

Les sons additionnels sont bien moins nets que les différentiels. Le Tableau en donne le premier, il est construit dans les mêmes hypothèses que le précédent.

                                                                                                              
Deuxième note de l’accord 
  
3 mi3 fa3 sol3 la3 ut3
287 322 341 384 431 512
Additionnel 
  
ut4 4 4 mi4 fa4 sol4
543 578 597 640 687 768

Les premiers additionnels sont contenus dans la quinte ut4 sol4 ; s’ils n’étaient pas très faibles, ils donneraient, avec leurs primaires ou les harmoniques de ceux-ci, des dissonances très dures.


32. Construction de la gamme diatonique majeure[1]. — Il s’agit maintenant d’expliquer comment on a été amené à diviser l’échelle continue des sons en degrés discontinus. Cette division n’est évidemment pas arbitraire, puisqu’elle se retrouve à peu près identique chez les peuples les plus divers et à des époques très différentes. Nous en chercherons la raison dans la complexité des sons proprement musicaux, laissant de côté pour l’instant la question de savoir pourquoi ils nous semblent particulièrement agréables.

Commençons par l’octave qui a la parenté la plus nette avec le son fondamental.

Si l’on donne sur un instrument musical d’abord le ut0 puis le ut1, nous entendons, quand le ut1 résonne, une partie de ce que nous venons d’entendre. En effet, le premier son contient les harmoniques ut1, ut2, sol2,…, qui sont aussi les harmoniques du ut1. Par conséquent la répétition à l’octave d’une mélodie n’est en réalité que la répétition d’une partie de la même mélodie. Comme les harmo-

  1. Nous ne faisons pas ici un historique de la manière dont la gamme diatonique a été découverte ; nous cherchons seulement à expliquer les raisons qui la légitiment. La théorie que les Grecs donnaient de leurs gammes n’a aucun rapport avec celle que nous admettons ; il est d’autant plus curieux qu’ils soient parvenus en somme aux mêmes résultats.