les deux sons n’agissent pas simultanément sur les mêmes résonateurs auriculaires.
De fait, si nous prenons des sons quelconques aux deux bouts du clavier, nous sommes en peine pour trouver qu’ils forment plutôt une consonance qu’une dissonance.
L’explication des dissonances des grands intervalles doit être cherchée dans les dissonances des petits intervalles que forment leurs harmoniques. En définitive, suivant Helmholtz, ne peuvent être dissonants que les sons situés à des intervalles assez petits pour agir simultanément sur les mêmes résonateurs auriculaires. Appliquons ces principes.
Il se produit des battements chaque fois qu’un des harmoniques de l’un des sons est assez voisin d’un harmonique de l’autre. Leur netteté augmente avec l’amplitude des harmoniques ; ils ne seront donc généralement perceptibles que pour les harmoniques inférieurs.
Émettons simultanément les sons ut1 et ut2 supposés musicaux, c’est-à-dire accompagnés d’harmoniques ; si l’octave est exacte, nous n’entendons pas de battements. Car l’harmonique ut2 de ut1 coïncide exactement avec ut2. Mais émettons les sons ut1 et si1 : c’est exactement au point de vue des battements comme si nous émettions si1 et ut2, le second, harmonique de ut1 étant ut2. Dans la gamme naturelle et l’échelle des physiciens, nous entendons 8 battements à la seconde ; nous en entendrons 7 dans la gamme tempérée et l’échelle des physiciens.
Émettons simultanément les sons ut3 et sol3 à la quinte naturelle l’un de l’autre ; pas de battements. Voici en effet la série des harmoniques
| ut3 | . | ut4 | sol4 | ut5 | . | mi5 | ||
| : | : | |||||||
| sol3 | sol4 | ré5 | sol5 |
Seuls les battements entre ré5 et ut5 ou mi5 pourraient se produire ; mais il s’agit de sons partiels déjà élevés et par conséquent d’intensité petite : il y aurait 28 battements par seconde.
Mais, si la quinte est fausse, les battements se produisent entre les deux sol4, ils sont intenses et l’accord devient désagréable.
