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Page:Bouasse - Optique géométrique élémentaire, Focométrie, Optométrie, 1917.djvu/155

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Bien entendu l’angle du viseur et de l’axe du canon est réglable par une hausse. On s’étonnait, au début de la guerre, que les tireurs boches fussent aussi habiles : avec un viseur, tout le monde en fait autant. Mais nos idiots de pontifes étaient trop occupés à supputer des probabilités et des relativités, pour s’occuper de choses aussi méprisables que d’ajuster des viseurs sur des fusils. Tristes crétins qui, tout en restant prudemment dans les ministères, ont trouvé le moyen de gagner la Croix de guerre.

Quoi qu’il en soit, voici les caractéristiques d’un tel viseur.

Le lecteur se reportera au § 127 et à la figure 164 (en haut).

La distance focale de la lentille objective est 15 cm., celle de l’oculaire est 6 cm. Le grossissement est .

L’ouverture de la lentille 1 est 15 mm. Le champ est 0,1 ou 6°.

Le tube est en acier de 22 cm. de long, avec œillère en caoutchouc. Une molette de réglage sert pour la hausse.

Dans le plan focal principal commun aux lentilles est un disque de verre sur lequel sont tracés deux traits en croix. On amène le point visé sur l’intersection des traits.

Le grand accroissement de précision tient, non pas au grossissement, mais à la perfection de la visée, qui, je le répète, est impossible avec le procédé vulgaire. L’œil hésite à s’accommoder sur le guidon ou sur le cran de mire ; il est incapable de voir simultanément nets ces deux objets et le but (voir § 181). D’où une difficulté que les tireurs habiles résolvent, je le veux bien, mais que tout homme intelligent résout aussi bien qu’eux avec un viseur.

Le lecteur n’assimilera pas la visée avec cran de mire et guidon, et la visée avec alidade à pinnules telle que l’employaient les anciens astronomes. Cette dernière, beaucoup plus précise, donnait la minute, même la demi-minute ; à des observateurs habiles. La ligne de visée est déterminée par une fente fine contre laquelle se trouve l’œil, et une croisée de cheveux à l’extrémité de l’alidade, fente et réticule portés par les pinnules.

On n’a plus que deux points à voir simultanément, dont le plus proche peut être mis à un mètre de l’œil. Même dans ce cas, l’expérience montre immédiatement que le cheveu et l’objet éloigné ne peuvent être vus simultanément nets.