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un mélange d’oxygène et d’hydrogène (deux volumes d’hydrogène pour un d’oxygène). La lumière n’amène pas l’explosion. Mais plaçons en F1, une boule de cuivre chauffée au rouge ; la chaleur concentrée en F2 est suffisante pour enflammer le collodion, par suite pour amener l’explosion du mélange. Il est bon d’enduire le ballon d’un peu de noir de fumée pour que, plus absorbant, il s’enflamme plus facilement.

Plaçons en F2 une pile thermoélectrique, la face tournée vers le miroir. Elle est reliée à un galvanomètre. L’aiguille dévie brusquement quand on met en F1, un ballon de verre noirci plein d’eau chaude. L’aiguille ne dévie pas si la face de la pile est tournée vers le haut, par exemple.

Plaçons en F1 un ballon de verre noirci, plein d’un mélange réfrigérant. La pile tournant sa face vers le miroir, l’aiguille du galvanomètre dévie, mais en sens inverse du cas précédent. Il semble que le ballon rayonne du froid.

L’interprétation exacte est très différente. La pile émet des rayons calorifiques que le ballon absorbe sans rien envoyer comme contrepartie : donc la pile se refroidit. C’est là une démonstration de ce qu’on appelle l’équilibre mobile de la température : les corps, placés dans un espace protégé, prennent et conservent la même température, non parce qu’ils n’émettent rien, mais parce que, somme toute, ils absorbent de l’énergie autant qu’ils en émettent.

On peut varier les expériences. Elles aboutissent à cette conclusion générale : les radiations obéissent aux lois de la réflexion, quelles que soient leurs longueurs d’onde.

145. Transmission. Réfraction.

1o. — La même conclusion s’applique aux phénomènes de réfraction. Mais, comme ici les radiations doivent traverser un milieu autre que l’air, l’absorption par transmission intervient au premier chef. Il est bon de préciser nos idées et de généraliser les notions vulgaires sur la transparence et l’opacité.

Produisons un spectre pur avec une lumière intense, un arc électrique, par exemple. Interposons un verre coloré immédiatement avant la fente S (fig. 175). Nous voyons des bandes noires se dessiner dans le spectre ; preuve que le verre coloré absorbe certaines radiations et en laisse passer d’autres sans absorption notable. L’intensité transmise I en fonction de l’intensité reçue I0 est donnée par une expression de la forme :

 ;

α, coefficient d’absorption, est une fonction de la longueur d’onde ; x est l’épaisseur de la lame.

Les corps peuvent donc être transparents pour certaines radiations, absorbants pour d’autres : c’est à cause de cela qu’ils sont colorés.

De même les corps peuvent être thermochroïques c’est dire