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Page:Bouasse - Optique géométrique élémentaire, Focométrie, Optométrie, 1917.djvu/274

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Si nous admettons l’invariabilité du second plan principal, nous pouvons en faire autant pour le premier. Mais que p ou δ soient mesurés à partir de la cornée ou à partir du premier plan principal, le résultat est pratiquement le même.

171. Accommodation.

1o. — Avant d’arriver aux théories modernes de l’accommodation, toutes les hypothèses ont été essayées. L’accommodation étant l’opération par laquelle les images d’objets situés à des distances différentes peuvent successivement se former nettes sur la rétine, on a d’abord supposé que la rétine se déplaçait, que le globe oculaire s’allongeait oi se raccourcissait dans le sens antéro-postérieur : ce qu’on a démontré faux.

Force était donc d’invoquer un changement de convergence du système optique formant l’image. On a d’abord supposé que la cornée changeait de courbure : ce qu’on a démontré faux : la surface extérieure de l’œil demeure tout entière invariable.

Il fallait invoquer une modification intérieure de l’organe. On a d’abord supposé que le cristallin se déplaçait sans se déformer ; mais les déplacements nécessaires seràient tels que cette théorie dut être abandonnée, ne serait-ce qu’à cause de l’incompressibilité.

Aujourd’hui tout le monde est d’accord pour dire que le cristallin se déforme.

2o. — Les discussions n’ont pas cessé pour cela, car il fallait déterminer la déformation et sa cause mécanique.

Quand on passe de la vision d’objets éloignés à la vision d’objets rapprochés, il est incontestable que le sommet antérieur du cristallin s’avance et que ses faces deviennent plus courbes ; le changement de courbure porte principalement sur la face antérieure.

Pendant l’accommodation, le cristallin augmente donc d’épaisseur ; corrélativement, le diamètre de son cercle équatorial diminue.

La surface extérieure de l’œil ne changeant pas et les milieux de l’œil devant être considérés comme incompressibles, les parties périphériques de l’iris reculent légèrement.

Physicien, je me garderai d’entrer dans la discussion des théories sur le mécanisme de l’accommodation ; voici celle d’HelmhoItz, qui, à quelques détails près, semble universellement admise.

Le cristallin est constamment tiré radialement par la zonule de Zinn. Solidement attachée à l’arrière de l’œil et en avant à l’équateur du cristallin, elle comprime le corps vitré tout en aplatissant le cristallin et en augmentant le diamètre de son cercle équatorial. Si, pour une raison quelconque, la tension de la zonule diminue, le cristallin se bombe sous l’action de son élasticité propre et tend à revenir à sa forme naturelle non déformée.

C’est ici qu’interviennent les fibres méridiennes ou radiales du muscle ciliaire.

Nous avons vu qu’elles s’insèrent en avant sur la circonférence de