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pupille par des instillations d’ésérine ; on peut la dilater par l’emploi de la belladone. Au reste, il est toujours facile de disposer devant l’œil un diaphragme supplémentaire, par suite de réaliser un pinceau d’angle solide aussi petit qu’on le désire.

Le lecteur relira le § 165 où l’on mesure le diamètre O de la pupille en déterminant Ω de manière que les cercles de diffusion soient tangents (S = 1). On s’accommode pour l’infini ().

Je renvoie le lecteur que ces questions passionneraient, aux mémoires de Badal. Il y trouvera (en assez grand désordre) des remarques sur la grandeur des objets que peuvent distinguer les différents yeux en raison des cercles de diffusion. Les applications numériques n’ont ici d’autre intérêt que de mettre les principes hors de doute ; on ne peut avoir la prétention de calculer des phénomènes où interviennent tant de facteurs indéterminables avec précision (acuité visuelle, accommodation, dimension actuelle de la pupille, clignement des paupières, astigmatisme cornéen…).

Certes Badal était un oculiste des plus intelligents : cependant je ne puis critiquer plus cruellement la méthode des oculistes que par une simplé constatation : les conclusions de Badal sont résumées en quarante propositions ! C’est beaucoup.

181. Lignes de visée.

1o. — Soient Α et B (fig. 208) deux points inégalement distants de l’œil (pinnules d’une alidade, cran de mire et guidon d’un fusil…).

Viser, c’est amener le mieux possible en coïncidence les cercles de diffusion de ces points.

L’accommodation ne peut être simultanément correcte pour Α et pour B ; elle est exacte pour l’un, pour l’autre, ou pour un point quelconque intermédiaire. Pour la visée parfaite, les points Α et B doivent être sur une droite qui passe par le centre C1 de l’image P1 de la pupille à travers la cornée (ligne de visée). La droite conjuguée est C1Α′B′ : les centres des cercles de diffusion coïncident.

Comme cas particulier, l’image stigmatique de l’un des points Α, B, est au centre du cercle de diffusion de l’autre.

2o. — Voici une curieuse conséquence des principes posés.

On demande à quelle condition des objets identiques O, O′, … situés à des distances quelconques d’une lentille L, normalement à son axe, et regardés simultanément, peuvent se superposer sur la rétine d’un œil placé derrière la lentille.

On serait tenté de dire qu’il faut amener en coïncidence le foyer postérieur F′ de la lentille et le point nodal antérieur N de l’œil (fig. 207) : c’est la solution du § 179.

Elle est inexacte ici, parce que le problème n’est pas le même.

Il ne s’agit plus, en effet, de regarder nettement et successivement les objets O, O′, … ; il s’agit de les regarder simultanément.

Dans ces conditions, pour que les images des objets se superpo-