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visite à l’intérieur d’un cercle de diamètre plus petit que celui de la pupille ; regardons un point lumineux Α placé trop près de l’œil pour que l’accommodation soit possible ; nous voyons plusieurs images du point. La rétine, jouant le rôle de l’écran E′, se trouve en avant de l’image Α′ du point lumineux.

L’expérience réussit aussi bien si le point lumineux est éloigné et si l’on accommode pour une faible distance.

2o. — On peut baser un optomètre sur cette expérience. Sur une planchette peinte en blanc, traçons un trait noir et fin. Regardons-le à travers deux petits trous T, T′, très voisins, percés dans une lame de laiton perpendiculaire à la planchette ; la figure 215 exagère beaucoup leur distance.

FIGURE 215

La raie paraît dédoublée, sauf au point sur lequel on accommode. On conçoit que de la distance de ce point on puisse déduire les limites du champ de vision ; l’œil est recouvert d’une lentille connue qui le rend myope et rapproche les punctums proximum et remotum.

On trouve aisément la distance du punctum remotum d’un œil myope par l’expérience suivante. On regarde un point lumineux, en déplaçant devant l’œil et tout contre une petite tige opaque. On modifie la distance du point jusqu’à ce qu’on ne s’aperçoive plus du mouvement de la tige. Le lecteur vérifiera que cette technique est la conséquence immédiate de l’expérience du père Scheiner (1685).

185. Aberration de sphéricité. Irradiation.

1o. — Dans ce qui précède, nous supposons que l’œil donne du point lumineux objet un point lumineux image, autrement dit, qu’il n’a pas d’aberration sphérique et que les phénomènes de diffraction n’interviennent pas. En réalité, l’œil même supposé de révolution donne d’un point une image plus ou moins étendue que nous pouvons appeler cercle de diffusion.

S’il est astigmate, il transforme le faisceau incident en un faisceau qui s’appuie sur deux focales : étant donné la forme circulaire de la pupille, entre ces focales existe encore un cercle de diffusion. L’œil serait-il de révolution et sans aberration, la théorie ondulatoire nous apprend que l’image d’un point n’est pas un point : c’est un cercle d’autant plus étendu que la pupille est plus diaphragmée.

Quoi qu’il en soit de l’importance relative de ces diverses causes, nous pouvons considérer comme un fait expérimental que l’image d’un point sur la rétine est un petit cercle incomparablement plus grand que ne serait l’image géométrique du point dans un instrument stigmatique parfait de mêmes caractéristiques.

2o. — Comme preuve de cette proposition, voici l’expérience de Volkmann.