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Page:Bouasse - Optique géométrique élémentaire, Focométrie, Optométrie, 1917.djvu/306

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ment de la surface, quantité totale de lumière envoyée par la source, est de la forme :

.

I est un paramètre caractéristique de la source dans la direction où elle éclaire la surface considérée.

193. Hypothèses fondamentales.

Pour aller plus loin, nous ferons les hypothèses suivantes :

La source émet de l’énergie qui se transporte en ligne droite.

L’éclairement d’une surface mesure l’énergie reçue par unité d’aire dans l’unité de temps.

1o. — De ce que l’énergie est une quantité scalaire résulte que les éclairements s’ajoutent arithmétiquement. Quand nous éclairons une surface au moyen de plusieurs sources, nous posons que l’éclairement résultant est la somme des éclairements dus séparément aux diverses sources. Par exemple, reprenons l’appareil du paragraphe précédent : à la même distance, plaçons d’un côté 1 bougie, de l’autre 4 ; nous disons que les éclairements des portions voisines de l’écran translucide sont entre eux comme 1 et 4.

La définition que nous posons ne s’accorde pas avec ce qu’on pourrait appeler la définition physiologique.

C’est du reste ce que Fechner a depuis longtemps énoncé par sa loi fameuse : la sensation varie comme le logarithme de l’excitation. La sensation mesure l’éclairement au sens physiologique du mot ; l’excitation mesure l’éclairement au sens physique.

Encore une fois, le photomètre ci-dessus décrit ne permet de mesurer les éclairements que par les éclats de la surface éclairée et dans l’hypothèse de la proportionnalité. D’où la raison des précautions spécifiées : les deux portions de l’écran doivent être prises aussi identiques que possible, recevoir l’énergie sous le même angle moyen, être observées sous le même angle moyen.

2o. — Non seulement les éclairements dus à des sources différentes s’ajoutent arithmétiquement, mais il en est de même pour les éclairements dus séparément aux diverses radiations qu’émet une source. D’où résulte qu’au point de vue pratique, la comparaison des éclairements par l’œil implique que les sources aient même composition et que les écrans dont nous comparons les éclats traitent respectivement de la même manière les diverses radiations.

Pour préciser, rien ne nous empêche de comparer deux sources de lumière blanche par les éclats de deux portions d’un écran rouge. Mais il faut que ces portions aient les mêmes propriétés.

La quantité d’énergie envoyée par une boule d’eau chaude peut être très supérieure à la quantité envoyée par une lampe à mercure ; conséquemment l’éclairement global du à la première source peut l’emporter sur l’éclairement dû à la seconde, bien que la première soit invisible.