Aller au contenu

Page:Bouasse - Optique géométrique élémentaire, Focométrie, Optométrie, 1917.djvu/315

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Il est évident que si nous recevons cet éclairement sur du papier blanc ou sur une lame de verre enfumée, les éclats sont très différents ; mais on peut admettre, c’est là l’essentiel, que l’éclat d’un écran donné, regardé dans des conditions données, est proportionnel au nombre de bougies-mètre qu’il reçoit dans une direction donnée. Donc il suffit de connaître ce nombre pour résoudre les problèmes pratiques.

Par définition, une surface d’aire S normale aux rayons reçoit une quantité de lumière :

2o. — Éclairement exigé pour la lecture. Éclairement des locaux fermés.

L’éclairement doit être d’autant plus intense qu’on veut lire plus vite et avec moins de fatigue. Un éclairement de 10 bougies-mètre est nécessaire pour lire et écrire sans effort. Sur une table convenablement exposée à la lumière du jour, l’éclairement est de l’ordre de 50 bougies-mètre, soit une bougie à 7 centimètres environ.

Le problème de l’éclairage des locaux fermés est particulièrement difficile ; car l’éclairement dépend non seulement des sources lumineuses employées, mais de l’habileté de leur distribution et de la nature des surfaces des meubles et des tentures qui sont plus ou moins diffusantes. Pour avoir un éclairage convenable, pour que toutes les surfaces, placées n’importe comment, soient suffisamment visibles, il faut un nombre de bougies proportionnel au volume de la pièce, les sources étant d’ailleurs suffisamment disséminées.

Par exemple, un salon est convenablement éclairé avec des lampes de 10 à 16 bougies, s’il y a 0,5 bougie par mètre cube.

200. Éclat intrinsèque.

Dans la mesure des intensités n’interviennent ni la structure des sources ni leurs dimensions. Une lampe à incandescence peut être équivalente à un bec de gaz quant à son intensité dans une direction donnée ; elle se réduit à un filament de très petite surface, mais éblouissant, tandis que le bec de gaz a une surface très supérieure, mais bien moins lumineuse. Le nombre des sources élémentaires dont il est composé est plus grand ; chacune des sources est moins intense.

Allons plus loin : avec une lentille projetons sur un écran l’image d’un bec Auer : elle montre des fils très lumineux formant la toile d’oxyde, séparés par des espaces sombres. De même, dans l’image d’une lampe, d’un bec de gaz, d’une bougie, apparaissent nettement la non-uniformité de la source, l’inégalité des intensités des sources élémentaires dont elle se compose.

Il est parfois nécessaire de connaître, non pas seulement l’intensité en bloc, mais l’intensité par unité de surface, ce qu’on appelle l’éclat intrinsèque. Les expériences précédentes prouvent que cet