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éclat diffère beaucoup d’une source à l’autre, qu’il est même loin d’avoir la même valeur aux divers points d’une même source.

Soit I l’intensité d’une source dans une certaine direction. Projetons la source sur un écran plan normal à cette direction ; mesurons l’aire de la projection : nous savons en déduire l’aire s de la source projetée. Le quotient I : s mesure l’éclat intrinsèque moyen de la source dans la direction considérée.

Entre l’intensité et l’éclat intrinsèque existe la même relation qu’entre une masse et une densité superficielle ; mais, à la différence des dernières qui sont scalaires, les premières quantités sont définies pour une direction déterminée.

Dans un grand nombre d’expériences d’optique, on n’utilise qu’une région de la source limitée par un petit trou ou par une fente fine. Il y a évidemment avantage à employer une source de petite surface et de grand éclat intrinsèque.

Par exemple, la flamme d’acétylène a un éclat intrinsèque beaucoup plus grand que la flamme du gaz d’éclairage : elle sera plus commode pour éclairer une fente. L’éclat intrinsèque d’un bec Auer est très inférieur à celui d’une lampe à incandescence.

Prenons une lampe à pétrole à mèche plate : comparons ses éclats intrinsèques dans deux directions horizontales, l’une dans le plan de la mèche, l’autre perpendiculaire.

Soit I1 l’intensité pour la direction horizontale dans le plan de la mèche ; s1 la surface de la flamme vue sur la tranche ; l’éclat intrinsèque est I1 : s1.

Soit I2 l’intensité pour la direction horizontale perpendiculaire au plan de la mèche, s2 la surface de la partie large de la flamme ; l’éclat intrinsèque est I2 : s2.

L’expérience montre que I1 est inférieure à I2, mais de peu ; cependant s1 est tellement inférieur à s2, que I1 : s1 vaut plus de dix fois I2 : s2. Conséquence : pour éclairer directement un écran vertical, il faut le placer parallèlement au plan de la mèche ; pour l’éclairer avec l’intermédiaire d’une fente fine placée contre la flamme, il est préférable que le plan de la mèche soit perpendiculaire à celui de l’écran.

L’éclat intrinsèque d’un arc électrique est énorme ; l’intensité I est très grande, et la surface s relativement petite.

201. Données numériques. Intensité et éclat des principales sources.

Violle.

L’étalon des grandeurs photométriques est le violle : la source est constituée par un centimètre carré de la surface d’un bain de platine liquide à sa température de fusion (1 775°), émettant dans la direction normale. On obtient ainsi l’unité d’intensité et, puisque la surface est d’un centimètre carré, l’unité d’éclat.

Cet étalon, parfait en théorie, est d’un emploi difficile et fort sujet à caution : plus exactement c’est le prototype du bluff.