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convergent ; autrement dit, il donne une image réelle de l’étoile. La position de cette image ne dépend que de la direction des rayons reçus ; un déplacement latéral de ces rayons ne la modifie pas.

On peut repérer très exactement l’image à l’aide d’un réticule à fils fins croisés.

L’interposition d’une lame à faces parallèles en avant de l’appareil, sur le trajet des rayons qu’il reçoit d’une étoile, ne modifie pas la position de l’image, puisqu’elle ne change pas la direction des rayons lumineux.

Nous vérifions constamment, d’une façon grossière, le parallélisme des rayons incidents et émergents. À travers les vitres des fenêtres, nous voyons les objets extérieurs dans les mêmes directions que si les fenêtres étaient ouvertes, à la condition que les vitres soient bien homogènes. Toutefois il n’en est ainsi que grâce à la distance relativement grande des objets et à l’épaisseur relativement faible des vitres. Les rayons envoyés dans l’œil par un point quelconque des objets sont pratiquement parallèles, et le déplacement latéral est insensible.

À la vérité, les vitres ont rarement leurs faces parallèles et sont encore moins souvent d’une matière homogène : d’où résultent des déformations énormes. Traçons un trait noir sur du papier blanc ; regardons-le à travers une vitre, en plaçant l’œil à un mètre du papier, et la vitre à égales distances de l’œil et du papier : ordinairement le trait est irrégulièrement courbé, surtout si nous inclinons la vitre de manière que les rayons la traversent obliquement.

En raison de la petitesse de la pupille, chaque point de la droite est vu à travers un petit élément de la vitre. Il joue le rôle d’un prisme, tant à cause du non-parallélisme des faces que de la variation continue de l’indice. La droite donne une image nette mais déformée. À travers un viseur de grande ouverture, toute image disparaîtrait, parce que ces prismes (réels ou fictifs) ont un angle et une section principale variables d’un point à l’autre de la plaque de verre.

Les déformations généralement énormes avec une vitre (qui est en verre soufflé) sont beaucoup faibles sinon nulles avec une glace (qui est en verre usé, plané et poli).

Au lieu de dire que nous vérifions à travers les vitres le parallélisme des rayons incidents et émergents, il serait donc plus juste de dire que nous vérifions le contraire : mais, comme on le voit, l’explication du phénomène est aisée.

Remarque. — En Optique géométrique supérieure nous généraliserons le théorème précédent pour des intersurfaces sphériques concentriques.

39. Manipulation.

1o. — Les propriétés des lames planparallèles fournissent une excellente manipulation que je décris ici, bien qu’elle suppose des