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ÉCHAPPEMENTS D’HORLOGES


régulière avec le spiral. Avec les échappements modernes, la montre ne fonctionne pas sans son spiral régulateur.

L’échappement à roue de rencontre et palettes se trouve encore dans les vieilles horloges de nos campagnes.

Je me sers d’une telle horloge dont l’arc de levée (parcours du pendillon nécessaire pour que l’échappement fonctionne, demi-amplitude minima) vaut  ; l’arc de fonctionnement est de 14°.

Grâce au dispositif décrit au § 18, les arcs sont moitié moindres pour le pendule.

Pour obtenir quelque régularité avec les horloges à balancier inerte, on était obligé de prendre les arcs beaucoup plus grands (de l’ordre de 40° et 120°). Quand on appliqua le pendule aux horloges, on crut d’abord nécessaire de conserver des arcs notables ; les horlogers du début du xviiie siècle imposaient aux pendules de leurs grosses horloges des parcours allant jusqu’à 50°, ce qui forçait d’appliquer une force notable aux rouages du mouvement. D’où l’intérêt au moins théorique du pendule cycloïdal. On s’aperçut bientôt que le système fonctionnait mieux avec de petits arcs ; qu’au surplus le recul amenait en partie l’isochronisme. À peine inventé, le pendule cycloïdal fut abandonné.

Comme nous allons le voir, l’échappement à roue de rencontre avance aux grands arcs ; autrement dit, il avance par augmentation de la force motrice. Conséquemment il corrige en partie le défaut d’isochronisme des oscillations pendulaires.


6. Avance ou retard des horloges par variation du couple moteur ou des frottements.

1o — Avec les anciennes horloges à roues de rencontre et à balancier inerte (§ 3), quand on augmentait le poids moteur, l’amplitude augmentait ; simultanément la période diminuait considérablement : l’horloge avançait.

Qu’arrive-il pour une horloge réglée par un pendule ?

Supposons d’abord que l’échappement ne modifie par la période.

En augmentant le poids, on augmente l’amplitude.

Les oscillations du pendule circulaire n’étant pas rigoureusement isochrones et la période croissant avec l’amplitude, l’horloge retarde, mais de peu (voir le tableau du tome I, § 157).

Ajoutons l’échappement. Ce fut un grand étonnement pour les horlogers contemporains d’Huyghens de constater que la période de leurs horloges devenait presque indépendante du poids moteur. Mais ils constatèrent aussi que suivant les échappements, et pour un échappement donné, suivant le profil de ses courbes, tantôt l’horloge avance, tantôt elle retarde quand on augmente le poids moteur.

L’échappement modifie la période du pendule libre ; il la modifie en fonction de l’amplitude, suivant une loi qui dépend des conditions de l’expérience. Précisons ces conditions.