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Page:Bouchard - Les Chasseurs de noix, 1922.djvu/101

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Quand les sauvages s’éveillèrent, le lendemain matin, il neigeait à plein ciel. La terre était déjà toute blanche.

La neige continua de tomber à gros flocons pendant toute la journée et quand vint le soir, la forêt et les sentiers de la bourgade étaient couverts d’un tapis de neige d’un demi-pied d’épaisseur.

Alors il se mit à venter du nord et à faire froid. Les jours suivants, les rivières et les lacs se couvrirent de glace. Puis il se remit à neiger et ce fut l’hiver.

XV

L’ADOPTION

Environ une semaine après le retour des Algonquins à Matwedjiwan, vers l’heure du midi, l’on aurait pu voir, dans les différents sentiers qui servaient de moyens de communication entre les cabanes du village, plusieurs sauvages qui marchaient d’un air grave et solennel et qui se dirigeaient tous vers le même but.

Ces sauvages étaient tous de vieux guerriers et, à voir la déférence avec laquelle les autres habitants de la bourgade s’écartaient des sentiers qu’ils suivaient, afin de leur laisser le passage libre, on devinait qu’ils étaient des personnages importants dans la tribu. Leurs pas les conduisaient tous vers une grande cabane, bâtie au milieu d’un vaste espace de terrain, au centre du village.

Cette cabane, qui pouvait bien avoir une trentaine de pas de circonférence, de forme presque ronde, était faite de grands morceaux d’écorce cousus ensem-