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Page:Bouchard - Les Chasseurs de noix, 1922.djvu/103

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chaude couverture l’entourait complètement et ne laissait apercevoir que sa gorge et le haut de sa poitrine. Sa tête était nue, mais dans ses cheveux étaient piquées plusieurs plumes de héron, auxquelles se mêlaient d’autres plumes teintes de diverses couleurs.

Quand il fut assis, la peau d’ours qui lui servait de manteau glissa de ses épaules, laissant voir ses bras et son torse musculeux, tous chamarrés de bariolages rouges, jaunes, verts ou noirs.

Après avoir promené un regard circulaire sur l’assemblée, Acaki tira de la peau d’ours, qui, écroulée autour de lui, l’entourait comme l’eussent fait le dossier et les bras d’un fauteuil capitonné, un long calumet orné de coquillage et de poils de porc-épic. Il le remplit soigneusement de pétun, ou tabac mélangé à l’écorce d’une certaine espèce de roseau, l’alluma avec un tison qu’il retira du brasier et en aspira quelques bouffées de fumée. Après quoi il le passa au sauvage le plus rapproché de lui. Celui-ci, à son tour, après en avoir aspiré deux ou trois bouffées, le passa à son voisin.

De cette manière le calumet fit le tour de l’assemblée.

Quand chacun des assistants eut aspiré quelques bouffées de la fumée du calumet du conseil, et que le calumet fut revenu à Acaki, ce dernier le suspendit au pilier supportant la toiture. Puis il se leva et, se redressant de toute sa hauteur, il promena une seconde fois son regard sur ses compagnons.

Enfin, quand il se fut assuré que tous ceux qui étaient réunis dans la cabane du conseil étaient prêts à l’écouter avec attention, il leur parla. Et ce fut d’une voix qui, bien que très basse, pouvait être enten-