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Page:Bouchard - Les Chasseurs de noix, 1922.djvu/107

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Trois autres anciens se levèrent successivement et parlèrent dans le même sens que le premier. Tous les trois, ils approuvaient la manière avec laquelle Acaki avait dirigé l’expédition contre les Maléchites, en se réjouissant des résultats obtenus. Mais ils étaient tous anxieux de savoir qui était ce jeune guerrier blanc qui avait suivi la bande de leurs guerriers à son retour, et ce qu’il venait faire dans leur village.

Il est remarquable, et bien caractéristique des mœurs de ces sauvages, de voir que, bien que Roger fût au milieu d’eux depuis une semaine, personne n’avait posé la moindre question, soit à lui, soit aux guerriers revenus en même temps que lui, dans le but d’apprendre qui il était, d’où il venait ou ce qu’il venait faire à Matwedjiwan. Les guerriers, les jeunes gens et les femmes, à partir de son arrivée, l’avaient tout simplement traité comme un des leurs ; tandis que les anciens, eux, avaient attendu le conseil pour être renseignés sur son compte.

Quel est le village, ou la famille, parmi les nations qui se croient civilisées, qui aurait su pratiquer l’hospitalité de cette manière ?

Quand Acaki vit que tous les anciens qui voulaient parler avaient satisfait leur désir, il étendit le bras, décrocha le calumet, le ralluma et, après en avoir tiré quelques bouffées, le passa de nouveau à son voisin le plus rapproché. Puis, pendant que les anciens se passaient le calumet de l’un à l’autre, il mit la tête à la porte de la cabane et poussa un cri particulier.

Aussitôt, un jeune sauvage parut qui, sur un signe du chef, partit à la course et revint, deux minutes