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Page:Bouchard - Les Chasseurs de noix, 1922.djvu/108

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plus tard, accompagné de Roger. Celui-ci vint se placer à côté de son protecteur, et, pendant que les anciens achevaient de fumer, la cabane se remplit de guerriers et de jeunes gens.

Quand le silence, un moment troublé par la foule envahissante, fut rétabli, Acaki se leva et dit, en désignant Roger de la main :

« Mes frères. Le plus indigne d’entre vous vous présente un nouveau guerrier algonquin, de la tribu du Castor !… Ceux qui, avec moi, sont revenus de l’expédition contre les Maléchites vous diront où et comment nous l’avons rencontré. Ils vous diront aussi que son œil est infaillible, aussi bien à l’arc, l’arme des hommes de notre race, qu’au fusil, l’arme des Blancs. Comme la foudre, qui embrase l’arbre au moment même où nous l’entendons éclater, le projectile de son arme atteint le gibier en même temps que nous en entendons la détonation. Je l’ai nommé : Wabonimiki, et il est mon fils.

Puis Acaki se rassit, en faisant signe à Roger de s’asseoir à son côté. Le jeune homme obéit, pendant que l’ancien qui, la première fois, avait parlé immédiatement après le chef, se levait de nouveau et exprimait son approbation des explications que le chef venait de leur donner. Il souhaita aussi la bienvenue à Roger et l’assura qu’à l’avenir toute la tribu le considérerait comme un des leurs. Quand il se rassit, plusieurs grognements satisfaits démontrèrent qu’il avait exprimé les sentiments de toute l’assemblée.

À partir de ce moment, Roger fut considéré comme un des principaux guerriers de la tribu. Jusque là, il avait vécu dans la cabane du chef. Mais, à partir de ce moment, on lui abandonna la cabane, ainsi que