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Page:Bouchard - Les Chasseurs de noix, 1922.djvu/116

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Cependant, après quelques minutes de combats, il fut évident que malgré tout leur vacarme, les guerriers d’Acaki n’accomplissaient pas grand besogne. À leur sortie du bois, ils avaient lancé une décharge de flèches ; décharge qui tout en faisant de nombreuses blessures n’avait tué personne, puis ils avaient attaqué les Hurons à coups de tomahawk. Mais ils étaient loin d’avoir partie gagnée, car ceux des Hurons qui avaient réussi à atterrir, se défendant comme des hommes qui défendent leur vie en même temps que leurs biens, leur tenaient vaillamment tête.

Pendant ce temps, leur chef faisait vivement reculer son canot et, suivi de tous ceux de ses guerriers qui n’avaient pas encore débarqué, il allait atterrir à quelques centaines de verges en amont de l’anse où avait lieu la bataille. Faisant ensuite un détour dans la forêt, cette bande débouchait juste au centre de l’anse, prenant ainsi les assaillants par derrière.

Une dizaine de ceux qui avaient suivi le chef Huron avaient des fusils. À la première décharge qu’ils lâchèrent, cinq ou six Algonquins restèrent sur la place, dont deux morts.

En entendant cette mousqueterie et en voyant tomber leurs hommes, les Algonquins, qui étaient loin de s’attendre à pareille attaque, se voyant pris à revers et ayant à combattre sur deux fronts à la fois, comprirent que la partie était irrémédiablement perdue. Ils lâchèrent pied tous ensemble et s’enfuirent dans toutes les directions, en se dispersant dans les bois environnants.

Mais, à travers tout cela, que devenait notre ami Roger ?