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Page:Bouchard - Les Chasseurs de noix, 1922.djvu/122

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et sur sa droite, une autre ligne d’un gris pâle. C’était le lac ; et il n’en était éloigné que d’une cinquantaine de pas.

La vue de l’eau lui fit sentir qu’il avait soif et que sa bouche était brûlante. Il se mit en devoir de se traîner jusqu’à la grève.

Ce fut encore une longue et pénible opération. Mais, à force de persévérer et d’endurer des souffrances atroces, il y parvint.

Il se baissait déjà pour tremper ses mains dans l’eau claire, afin d’en rafraîchir sa bouche, où il sentait du feu, quand sa vue se troubla. Il fit un quart de tour, ses bras battirent l’air et il s’affaissa la face contre terre, une de ses mains trempant dans l’eau qu’il avait tant travaillé pour atteindre. Il avait de nouveau perdu connaissance.

XVII

SECOURU À TEMPS

Pendant que Roger se traînait de l’endroit où il avait passé la nuit, sous les troncs d’arbres, à la grève du lac, le jour était tout à fait venu, puis le soleil s’était levé. Roger gisait toujours à la même place.

Le soleil s’élevait au-dessus des arbres, et ses rayons allaient atteindre la forme étendue sur le sable de la grève quand, contournant une pointe couverte de broussailles, au-dessus de l’endroit où le blessé gisait, un canot parut. Ce canot était monté par deux hommes, des Blancs, et suivait la rive de près.