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Page:Bouchard - Les Chasseurs de noix, 1922.djvu/124

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le retourna sur le dos ; mouvement qui fit pousser un faible gémissement au blessé.

— Mais il n’est pas mort ! s’exclama le plus jeune.

— Il est vivant !… Et c’est un tout jeune homme ! fit l’autre. Puis, revenant de sa surprise, il ajouta :

— Voyons voir, s’il est gravement blessé ?

Après un minutieux examen, il dit à son compagnon :

— Ses blessures ne sont pas très graves. Il est plutôt affaibli par la perte de sang… Aide-moi ! nous allons lui faire un premier pansement.

Les blessures de Roger, comme venait de le dire le plus vieux des deux voyageurs, n’étaient pas de nature à mettre sa vie en danger, à moins qu’à la suite de la perte de sang considérable qu’il avait faite, il ne survînt quelque complication. La balle qui l’avait blessé à la cuisse, ainsi que nous l’avons déjà dit, n’avait fait que traverser les chairs. Quant à l’autre blessure, la plus sérieuse des deux : le tomahawk du Huron avait glissé sur la tête du jeune Canadien, lui fendant le cuir chevelu sur une longueur de plusieurs pouces derrière l’oreille, puis il s’était enfoncé dans les muscles de l’épaule, un peu en arrière, jusqu’à ce qu’il se fut arrêté sur l’omoplate. La concussion du tomahawk sur le crâne, en assommant Roger, avait été cause de son premier évanouissement. La perte de sang avait causé le deuxième.

Les voyageurs ne perdaient pas leur temps. Pendant que le plus jeune allait au canot chercher de la charpie et des bandages, le plus vieux fendait la culotte et la chemise du blessé, afin de dégager ses blessures et, tous les deux, ils le lavèrent et le pansé-