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Page:Bouchard - Les Chasseurs de noix, 1922.djvu/134

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il s’était amassé une assez jolie somme, ce qui lui permettait de défrayer la moitié des dépenses nécessaires pour équiper l’expédition et de partir, non pas comme serviteur mais comme associé, c’est-à-dire comme l’égal de son compagnon.

Le Suisse et Roger partirent de Lachine dans la troisième semaine de juillet, et c’est ainsi que nous les avons trouvés quelques jours plus tard, au commencement de ce récit, le long de la rivière du-Loup-en-Haut et venant, sur les indications d’un vieux chef algonquin ami de Le Suisse, de découvrir la source d’eau minérale Saint-Léon.

XIX

LA SOURCE ABÉNAQUIS

Nous sommes maintenant revenus au bord de la source Saint-Léon, où nous avions laissé Roger racontant sa vie à Ohquouéouée. Comme il finissait son récit, lequel, soit dit entre parenthèse, n’avait pas été aussi long que le nôtre, le jeune homme s’aperçut que les rayons du soleil, filtrant entre les feuilles et tombant perpendiculairement sur le sol, indiquaient qu’il était près de midi. Alors, il dit à sa compagne :

— Nous ferions mieux de retourner au canot, où Le Suisse doit nous attendre avec impatience, car le dîner qu’il nous a promis doit certainement être prêt à cette heure.

Ils se levèrent et après avoir bu encore quelques gorgées d’eau salée, ce qui occasionna de nouvelles grimaces de la part du Canadien, ils se mirent en route pour le retour.