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Page:Bouchard - Les Chasseurs de noix, 1922.djvu/14

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et elle était retenue en place par des tavelles de couleurs voyantes, ou plutôt qui l’avaient été, lesquelles réunissaient l’avant et l’arrière de la tunique en s’attachant sur chaque épaule.

Quand la sévérité de la saison rendait les manches nécessaires, les Indiennes se contentaient de les ajouter à leur toilette en y introduisant les bras ; et elles les retenaient en place au moyen de deux longues bandes les prolongeant, qu’elles s’attachaient sur la poitrine.

Mais en cette chaude matinée de juillet, les manches étaient inutiles, et la tunique de notre Indienne laissait voir ses deux bras bruns, dont un certain développement musculaire ne faisait qu’ajouter à la rondeur gracieuse.

De sous le vêtement que nous venons de décrire sortait une espèce de pantalon, fait, comme la tunique, de peau de chevreuil. Ce pantalon, ou mitasse comme on l’appelait alors, enveloppait les jambes de la jeune fille et disparaissait dans des mocassins de peau de caribou, passée avec le poil.

Pour terminer cette toilette, le bas de la tunique s’ornait d’une frange découpée à même et entremêlée de tavelles semblables à celles des épaules. Le devant et le dos étaient décorés de rasades de grains de porcelaine, celle de devant formant un dessin représentant vaguement une tortue, pendant qu’un large collier des mêmes grains était passé à son cou.

Elle n’avait pour toute coiffure que ses longs cheveux noirs, tressés en deux longues nattes lui retombant jusqu’aux hanches.

Après avoir écouté et regardé autour d’elle pendant quelques instants, et avoir acquis la conviction