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Page:Bouchard - Les Chasseurs de noix, 1922.djvu/142

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XX

SÉPARATION

Pendant que Roger pêchait, Ohquouéouée avait ramassé du bois sec et rallumé le feu. De sorte que, quand Le Suisse revint, le repas était prêt. Ils mangèrent tous les trois de bon appétit et, le soleil étant à la veille de se coucher comme ils finissaient, ils se mirent en route.

À la tombée de la nuit, les voyageurs arrivèrent en vue des deux ou trois habitations de colons bâties près de l’embouchure de la rivière. Ils atterrirent, puis, pendant que Roger et Ohquouéouée restaient cachés près du canot, Le Suisse s’en fut rôder autour des habitations. Un peu après dix heures, il revint et annonça que, tout le monde paraissant dormir, il était temps de se remettre en route. Ils se rembarquèrent donc et, les deux hommes se mettant aux avirons pendant qu’Ohquouéouée s’asseyait au milieu du canot, ils ramèrent de toutes leurs forces et sans faire de bruit.

Ceux de nos lecteurs qui ont l’habitude d’aller en canot ou en chaloupe, savent combien il est difficile de ramer sans faire de bruit. Pour les autres, qu’il nous suffise de dire que le bruit fait par un aviron qui heurte le bord de l’embarcation peut, la nuit, sur l’eau et par un temps calme, être entendu à plus d’un mille de distance.

Quant à nos voyageurs, qui avaient à passer à quelques verges seulement des habitations, et bien que tous ceux contenus dans ces habitations eussent été censés dormir, il leur fallait ramer avec les plus