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Page:Bouchard - Les Chasseurs de noix, 1922.djvu/145

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vière, s’abaissait en pente plus douce et, décrivant une longue courbe vers la gauche, allait s’affaisser dans les marécages qui bordent la rive du lac.

Ohquouéouée, toujours suivie des deux hommes, tourna à droite et se mit à descendre la pente qui les ramenait à la rivière. Ce que voyant, Le Suisse s’exclama :

— Ce n’était pas la peine de nous faire grimper cette côte, pour nous la faire redescendre aussitôt ! Nous aurions fait tout aussi bien de rester au niveau de la rivière et de venir ici en suivant la berge !… Pourquoi, aussi, n’avons-nous pas atterri vis-à-vis d’ici, au lieu d’aller atterrir là-bas, pour revenir ensuite sur nos pas ?

Roger dit, en algonquin et en s’adressant à l’Indienne :

— Le Suisse s’étonne, et moi aussi je trouve singulier que tu nous fasses faire un si long détour !… Pourquoi ne nous as-tu pas fait atterrir plus près de l’endroit que nous cherchons ?… Es-tu en peine de retrouver la source ?

— Je sais très bien où est la source, répondit Ohquouéouée. Si je vous ai fait remonter la rivière si haut, c’est qu’entre la source et la rivière il y a un marécage que nous n’aurions pu traverser. Ce marécage s’étend, en descendant, jusqu’au lac et il nous fallait absolument le contourner par en haut. Quant à la source, la voici !

Tout en parlant, ils achevaient de descendre la côte et n’étaient plus qu’à quelques pas du marécage dont Ohquouéouée leur parlait, quand, contournant, à la suite de l’Indienne, la base d’un énorme pin, ils aperçurent, sortant d’entre les racines de l’arbre, une