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Page:Bouchard - Les Chasseurs de noix, 1922.djvu/152

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lette, que je ferai cuire. Nous nous contenterons de cela pour ce midi. Mais, pour ce soir, il nous faudra quelque chose d’un peu plus substantiel à nous mettre sous la dent. Comme tu n’es pas friand d’eau minérale, tu iras à la chasse, cet après-midi, pendant que je garderai le canot. Tâche de nous rapporter quelques bons gibiers.

Le Suisse avait une grande admiration pour l’adresse de Roger à l’arc. Comme leur provision de poudre était restreinte, il ne manquait jamais, toutes les fois qu’il s’agissait d’aller chasser pour leur nourriture, de laisser ce soin à son jeune compagnon qui, avec son arc et ses flèches, ne revenait jamais sans une ample provision de lièvres, perdrix et autres menus gibiers ; réservant ainsi les balles pour les ours et les autres gros animaux.

Tout en se rapprochant du canot. Le Suisse dit encore :

— En revenant de la source, tout à l’heure, j’ai aperçu plusieurs perdrix. Tâche de nous en tuer quelques-unes. Je les ferai cuire et, avec quelques poissons que nous pêcherons sans peine et quelques fruitages que nous trouverons bien dans les clairières environnantes, pour varier le menu, nous aurons de la nourriture pour plusieurs jours.

Si les citadins de notre temps, habitués de faire leurs trois repas par jour avec une régularité que rien ne doit déranger ; qui font une scène à leur épouse, ou menacent de congédier leur cuisinière si le repas est une fraction de minute en retard, ou si le potage n’est pas assez ou trop salé, ou si le rôti est trop ou pas assez cuit ; si ces citadins se voyaient obligés de suivre