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Page:Bouchard - Les Chasseurs de noix, 1922.djvu/160

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tendirent sur leur lit de mousse et de feuilles et s’endormirent comme deux bienheureux.

Quand ils se réveillèrent, les rayons du soleil se jouaient sur leur figure. Roger, debout le premier, se secoua et remarqua :

— Je crois que nous avons dormi un somme !

— Nous avons dormi longtemps en effet, fit l’autre. Nous nous sommes endormis un peu après huit heures, hier au soir, et il est maintenant cinq heures passées, ajouta-t-il en levant les yeux vers le soleil. Hum !… Cela nous fait un somme de neuf heures ! Il est vrai qu’avant-hier, au lieu de dormir, nous avons passé la nuit à l’aviron !

— Êtes-vous toujours décidé de passer encore une journée ici ? questionna Roger.

— Certainement !… Je vais m’ingurgiter autant d’eau minérale que je pourrai, afin de me bien nettoyer les intestins avant de partir. Ceci te donnera le temps de tuer encore quelques-unes de ces excellentes perdrix, et de nous en faire une provision qui durera jusqu’à ce que nous soyons rendus au terme de notre voyage.

— Vous croyez que, par ce temps de chaleur, nous pourrons garder ces perdrix bonnes pendant une semaine que cela nous prendra bien pour nous rendre à destination ?

— Cuites comme je les fais cuire, nous n’aurons qu’à les laisser dans leur enveloppe de glaise pour les conserver en parfait état pendant dix jours s’il le faut.

Sans se hâter et tout en causant, les deux hommes procédaient à leur toilette. Opération des plus simples pour Le Suisse : un peu d’eau jetée au visage avec ses