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Page:Bouchard - Les Chasseurs de noix, 1922.djvu/161

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mains — pour s’éclaircir les yeux, comme il le disait — les mains passées deux ou trois fois sur la tête, pour aplatir ses cheveux ébouriffés par l’oreiller de mousse, et il se mit en route pour la source, non sans avoir recommandé à son jeune compagnon de ne pas s’éloigner du canot pendant son absence.

Dès qu’il fut seul, Roger se dépouilla de ses vêtements et, plongeant dans la rivière, il s’y baigna longtemps avec délices.

Nous avons déjà dit qu’il était bon nageur : il traversa et retraversa plusieurs fois la rivière, remonta le courant pendant quelques minutes et, faisant la planche, c’est-à-dire se laissant flotter à la surface de l’eau, il se laissa emporter par le courant jusqu’en bas de l’endroit où était amarré le canot. Puis, se remettant à nager, il revint à son point de départ, sortit de l’eau et s’étendit sur la berge pour se faire sécher, avant de reprendre ses habits.

Quand il fut sec, il se rhabilla et, pensant tout à coup qu’ils auraient besoin de bois dans l’après-midi, il s’arma de la hache et alla débiter le reste du merisier que Le Suisse avait abattu la veille. Cela fait et le bois rendu sur le banc de gravier, il se reposa un instant puis se mit à pêcher.

Quand son compagnon revint, vers midi, une douzaine de beaux poissons attendaient, nettoyés et lavés, prêts pour la cuisson.

En un tour de main, Le Suisse eut un feu pétillant et, une demi-heure plus tard, les poissons achevaient de rôtir devant les braises.

Quand ils eurent mangé, Le Suisse, ramassant ce qui restait des poissons, remarqua :