Aller au contenu

Page:Bouchard - Les Chasseurs de noix, 1922.djvu/162

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 162 —

— Il nous en reste assez pour souper. Quand tu seras prêt, tu pourras aller faire un tour dans le bois, afin de nous rapporter encore cinq ou six perdrix ; et nous partirons d’ici, demain matin, lestés de provisions pour plusieurs jours.

Le Suisse ne fut pas déçu dans son attente. Quand Roger revint, une couple d’heures plus tard, il rapportait une autre demi-douzaine de perdrix. Pendant l’absence de son compagnon, Le Suisse avait, comme la veille, préparé ce qu’il appelait son four ; et les perdrix, vidées puis lavées à grande eau, furent entourées de glaise, enfouies sous les graviers brûlants et un bon feu entassé par-dessus.

— Maintenant, dit Le Suisse, qui bavardait sans cesse, pendant que Roger, d’un tempérament plus taciturne, ne parlait presque jamais, nous n’avons plus rien à faire qu’à attendre la nuit pour dormir. Comme nous avons encore au moins trois heures de jour devant nous, je vais me baigner un peu ; je crois que cela ne me fera pas de mal.

Joignant l’action à la parole, il enleva ses vêtements et entra dans la rivière…

XXII

EN ROUTE

L’aurore commençait tout juste à teindre la cime des arbres en rose, quand Le Suisse ouvrit les yeux, le lendemain matin. Il avait d’abord remué un bras, puis une jambe, puis les deux bras et les deux jambes. Quand il eut les yeux ouverts, il bâilla bruyamment et se mit sur son séant ; après quoi il regarda autour