Aller au contenu

Page:Bouchard - Les Chasseurs de noix, 1922.djvu/166

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 166 —

Une demi-heure plus tard et comme le soleil se couchait, ils étaient en train de souper d’un peu de galette cuite au feu, ainsi que de quelques restes de poisson et de perdrix. Le repas fini et comme ils se hâtaient d’entasser de la mousse et des feuilles, puis d’ériger, au-dessus de cette couche sommaire, un toit de branchages, Le Suisse dit à Roger :

— Dors comme il faut, mon petit ! car nous avons une rude journée d’ouvrage qui nous attend. Ce rapide a une grande demi-lieue de long, et il va nous falloir, afin de le contourner, transporter notre bagage sur notre dos, comme si nous étions des bêtes de somme. En comptant un voyage pour le canot et quatre voyages pour le bagage, cela fait cinq voyages. Et puis le chemin n’est pas facile ! Si nous sommes rendus, armes et bagage, à la tête du rapide avant la nuit, demain soir, nous serons bien aises de nous reposer le reste de la journée.

Aussitôt couchés, ils s’endormirent du bon sommeil de la fatigue et, aux premières lueurs du jour, ils étaient debout et à l’ouvrage.

Malgré le pessimisme de Le Suisse, ils furent rendus à la tête du rapide, armes et bagages comme il l’avait dit, deux heures avant le coucher du soleil.

Le long de la route qu’ils avaient suivie pour faire le « portage » de leur équipement, ils avaient découvert une clairière dont le tour était garni de framboisiers chargés de fruits. Ils y retournèrent une fois leur portage fini, et la quantité de framboises qu’ils mangèrent leur tint lieu de souper.

Le lendemain, au point du jour, ils se remettaient en marche et, le soir, ils campaient au pied d’un autre rapide, qu’ils contournèrent le jour suivant,