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Page:Bouchard - Les Chasseurs de noix, 1922.djvu/172

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manié l’aviron de toutes leurs forces, afin de gagner du temps et d’arriver plus tôt.

Ils étaient maintenant arrivés au terme de leur voyage, et Roger examinait de tout ses yeux l’endroit où ils allaient passer le reste de la belle saison.

XXIV

LA RIVIÈRE COATICOOK

À l’endroit où les deux chasseurs venaient d’atterrir, la vallée de la rivière Coaticook prend la forme d’un immense entonnoir, fermé de tous les côtés, excepté le côté nord, d’où ils étaient venus, par de hautes et abruptes collines, presque des montagnes. Cet entonnoir peut avoir un demi-mille de diamètre au fond, et la rivière s’y introduit par une étroite échancrure dans le coin sud-ouest. Mais cette échancrure est, malgré sa grande profondeur, si étroite et si tortueuse que, cachée comme elle l’était par une végétation touffue, il était impossible de l’apercevoir avant de s’y engager.

Du côté sud, la paroi de l’entonnoir est formée par une colline encore plus abrupte que celles qui forment les côtés est et ouest, et qui s’élève à une hauteur d’environ trois cents pieds. En escaladant cette colline, qui barre complètement la vallée et en descendant de l’autre côté, on arrive dans une belle plaine, de près d’un mille de largeur, qui s’étend jusqu’aux montagnes fermant l’horizon à trois ou quatre milles plus loin, vers le sud. Le niveau de cette plaine, qui forme la partie supérieure de la vallée de la rivière Coaticook, est d’une centaine de