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Page:Bouchard - Les Chasseurs de noix, 1922.djvu/175

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Un moment d’examen leur révéla la cause de leur désastre. Juste à côté du site de la cabane les restes d’un gros pin, fendu dans toute sa longueur et dont la partie restée debout était toute déchiquetée et à moitié carbonisée, démontraient que la foudre avait causé leur perte.

Le Suisse, après avoir examiné pendant quelques instants en silence les restes de la hutte qu’il avait compté retrouver intacte, dit à son compagnon :

— Je comptais bien coucher, ce soir, à l’abri de notre cabane. C’est même pour cela que, toute la journée, j’ai insisté pour que nous nous hâtions. Mais, comme tu le vois, la foudre est arrivée avant nous !… Il ne nous reste qu’une chose à faire : c’est de nous installer tant bien que mal pour la nuit, et, demain, nous nous mettrons à l’œuvre pour reconstruire.

XXV

OHQUOUÉOUÉE SE MET EN ROUTE

Après qu’Ohquouéouée eut quitté Roger, de la manière que nous avons vue dans un précédent chapitre, elle avait marché jusqu’à ce qu’elle fût certaine que le jeune homme l’avait bien perdue de vue ; puis, faisant un détour, elle était revenue sur ses pas et s’était cachée dans un fourré, à une courte distance du jeune chasseur qu’elle ne quittait qu’à regret.

De l’endroit où elle était cachée, l’Indienne pouvait voir Roger et suivre tous ses mouvements sans que celui-ci ne puisse soupçonner sa présence. Elle resta là, dans une contemplation muette, tant que le