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Page:Bouchard - Les Chasseurs de noix, 1922.djvu/185

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quantaine de pieds au-dessus de tous les arbres environnants.

Tournant ses regards vers le nord, elle vit que la baie qu’elle croyait pouvoir contourner s’étendait à perte de vue dans cette direction. La pauvre enfant était à l’entrée du passage qui conduit à cette partie du lac Champlain qui se nomme aujourd’hui la baie de Missisquoi, nappe d’eau qui s’étend vers le nord jusqu’à une vingtaine de milles de l’endroit où Ohquouéouée se trouvait en ce moment.

Se tournant dans la direction opposée, elle vit que la rive occidentale du lac s’étendait, sans qu’elle pût y distinguer de baie bien profonde, aussi loin vers le sud que sa vue pouvait porter. Elle décida donc de revenir sur ses pas, de traverser le Richelieu et de suivre la rive ouest du lac Champlain.

Sans perdre de temps, elle redescendit à terre et, comme la nuit approchait, elle s’éloigna un peu du lac afin de trouver un endroit sec pour y passer la nuit.

Le lendemain, de grand matin, elle se remettait en route, refaisant, en sens inverse, le chemin qu’elle avait parcouru la veille. Le deuxième jour, elle traversait la rivière à la nage et, le jour suivant celui-là, elle était revenue, mais sur la rive ouest du lac, à peu près à la hauteur de la pointe où elle avait dû rebrousser chemin.

Ce changement d’itinéraire lui avait fait perdre trois jours. Pendant les jours qui suivirent, elle continua sa route, longeant toujours la rive ouest du lac Champlain, qu’elle suivit jusqu’à son extrémité méridionale. Elle fit le tour du marécage qui séparait alors le lac Champlain du lac Saint-Sacrement,