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Page:Bouchard - Les Chasseurs de noix, 1922.djvu/190

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hutte ; car ils étaient en train de reconstruire leur cabane détruite par la foudre.

Ils travaillèrent toute la journée comme deux mercenaires, ainsi que le lendemain. Quand vint le soir du troisième jour, la hutte, bien que loin d’être terminée, était habitable. Les deux compagnons s’étaient contentés d’ériger quatre murs, faits de troncs d’arbres superposés, surmontés d’un toit fait de troncs plus petits, placés les uns à côté des autres et recouverts de branches, d’écorces et de feuilles.

Quand ils prirent possession de leur demeure, la toiture était terminée. Il ne restait plus qu’à boucher les plus larges fentes des murs, à aménager des lits à l’intérieur et à ajouter, à côté de la hutte principale, une espèce d’appentis où ils feraient leur cuisine et prendraient leurs repas.

Mais, ce troisième soir, comme la nuit venait et qu’ils étaient à la veille de se coucher — à la vie qu’ils menaient, ils se levaient et se couchaient avec le soleil — Le Suisse dit à Roger : J’ai cassé quelques noisettes, aujourd’hui, et elles étaient presque mûres ! Cela signifie que demain, il nous faudra être debout au moins une heure avant le jour : voici le temps où les écureuils et les suisses vont commencer leurs récoltes, et nous allons nous mettre à les épier afin de découvrir où ils emmagasinent leurs provisions.

— Comme je n’ai pas d’expérience dans le métier, j’ai bien peur de n’être pas utile à grand’chose, fit Roger.

— Tu vas voir comme ce n’est pas difficile ! Je te montrerai où te placer — car je connais tous les bosquets de noisetiers des environs — et tu n’auras