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Page:Bouchard - Les Chasseurs de noix, 1922.djvu/193

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prit Roger par les épaules et le poussa dans un fourré épais. Le jeune homme obéit à l’impulsion et, se faufilant parmi les branches, les bras tendus en avant afin de tâter son chemin, ses mains rencontrèrent une surface dure et rude, qu’il reconnut pour être de la pierre. Le Suisse lui demandait en même temps, lui parlant à l’oreille :

— Es-tu rendu au caillou ?

— Oui !

— Assieds-toi dessus et attends, sans remuer ni faire de bruit. En face de toi, il y a une clairière entourée de noisetiers. Cette clairière est très fréquentée par les écureuils. Aussitôt qu’il fera clair, rappelle-toi les instructions que je t’ai données hier au soir et tâche de découvrir autant de caches que tu le pourras. Pour moi, je vais m’installer de l’autre côté de cette même clairière. Quand il sera temps de retourner au camp, je t’appellerai. D’ici là, bonne chance !… Et Le Suisse s’éloigna sans bruit, comme une ombre.

Une fois seul, Roger se hissa sur le bloc de pierre, s’y assit et attendit, comme le lui avait recommandé Le Suisse. Il était là depuis quelques temps et il s’était assoupi et éveillé en sursauts une couple de fois déjà quand, s’éveillant pour la troisième ou quatrième fois, il s’aperçut qu’il commençait à distinguer les objets autour de lui. Alors il ne dormit plus.

Bientôt, il fit assez clair pour qu’il vît à une certaine distance. Le jour grandit peu à peu, la lumière augmenta, se répandit partout et, quelques instants plus tard, Roger, sans qu’il eût eu connaissance du