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Page:Bouchard - Les Chasseurs de noix, 1922.djvu/197

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à voir l’autre côté de l’orme derrière lequel l’écureuil venait de disparaître. Au bout d’une dizaine de minutes, il le vit revenir, suivant le même chemin qu’à son premier voyage. Il redescendit le long du tronc de l’orme, en fit le tour comme la première fois et, pendant qu’il était en pleine vue du jeune homme à environ quatre pieds du sol, il disparut tout à coup. Vingt secondes plus tard, il réapparaissait à la même place, grimpait le long de l’orme et reprenait le chemin du buisson de noisetiers.

Quand l’écureuil eut disparu parmi les feuilles, Roger s’approcha de l’arbre et vit, à l’endroit où l’écureuil avait disparu en descendant le long du tronc, un trou rond, de deux pouces à peine de diamètre. Il n’eut plus alors aucun doute que l’arbre ne fût creux, que la retraite de l’écureuil ne fût à l’intérieur, et que le trou ne lui servît d’entrée et de sortie. Il remarqua bien l’endroit et, pour plus de sûreté, il brisa un jeune bouleau à quelques pas de l’arbre qu’il lui faudrait retrouver. Puis il retourna se mettre en observation ; mais, cette fois, sur un autre point de la clairière.

Quand Le Suisse donna le signal de rentrer au camp, il était près de midi. Roger avait découvert et marqué quatre caches : trois d’écureuils et une de suisse. Le Suisse, de son côté, en avait découvert six : quatre d’écureuils et deux de suisses. Comme ils se rencontraient au pied du rapide, et après qu’ils se furent mutuellement communiqué le résultat de leur chasse. Le Suisse dit :

— Dix cachettes en une matinée !… C’est un beau résultat ! Si nous continuons d’avoir la même chance