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Page:Bouchard - Les Chasseurs de noix, 1922.djvu/200

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Revenu au camp une couple d’heures plus tard, le jeune chasseur trouva son compagnon en train de pêcher dans la rivière. Roger déposa le produit de sa chasse : cinq perdrix et trois lièvres, à l’entrée de la hutte et demanda :

— La pêche est-elle bonne ?

— Regarde, fit Le Suisse.

Et Roger vit, dans un panier que Le Suisse s’était confectionné de fines branches de frêne, une vingtaine de truites frétillantes, dont la plus grosse ne devait pas peser plus d’une livre.

Comme Le Suisse continuait de tirer une truite de l’eau à toutes les deux ou trois minutes, Roger remarqua :

— Nous allons être tranquilles, du côté des provisions, pour plusieurs jours ; et nous aurons beau chercher des cachettes d’amandes de noisettes… si, toutefois, les écureuils et les suisses veulent bien continuer leurs récoltes,

— J’ai découvert un autre taillis, fit son compagnon, presqu’aussi avancé que celui où nous avons travaillé ce matin. Cela va nous donner de l’ouvrage pour demain et, après celui-là, il y en aura d’autres, tu peux en être certain.

Il y en eut, en effet, comme Le Suisse l’avait prédit, pour quatre matins, pendant lesquels les deux chasseurs découvrirent et marquèrent trente-quatre caches : vingt d’écureuils dans les arbres creux et quatorze de suisses, soit dans des trous dans la terre, soit sous des rochers ou entre des racines d’arbres.