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Page:Bouchard - Les Chasseurs de noix, 1922.djvu/201

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XXIX

LA CHASSE AUX NOISETTES : VOLEURS

Le quatrième jour de leur chasse aux noisettes, comme ils rentraient au camp après la tournée du matin, Le Suisse dit à Roger :

— Je crois que les petites bêtes achèvent leurs récoltes. Ce matin, j’ai vu un suisse qui cherchait des noisettes sur le sol, parmi les feuilles.

— Moi aussi, j’en ai vu un, interrompit Roger.

— Cela veut dire qu’il va nous falloir changer de système. Après dîner, nous abattrons un des arbres que nous avons marqués, afin de nous procurer une petite quantité d’amandes et, ce soir, nous en éparpillerons quelques-unes sous le premier buisson que nous avons surveillé : celui qui entoure la clairière. Demain matin, en épiant les écureuils et les suisses que ces amandes attireront — ce sera surtout des suisses — nous avons une bonne chance, malgré que nous aurons souvent affaire à des petites bêtes que nous avons déjà épiées et qui nous conduiront à des retraites que nous connaissons déjà, de découvrir plusieurs nouvelles caches.

Le repas achevé, ils se rendirent près de l’orme où Roger avait été conduit par le premier écureuil qu’il avait suivi, et qu’il retrouva facilement, grâce aux précautions qu’il avait prises. Arrivés au pied de l’arbre, Roger indiqua à son compagnon le trou, situé à quatre ou cinq pieds de terre, par où l’écureuil s’était introduit à l’intérieur de l’arbre.

Le Suisse, ramassant une branche morte qui gisait à terre, en frappa plusieurs coups sur l’arbre.