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Page:Bouchard - Les Chasseurs de noix, 1922.djvu/227

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ges qui tournoyaient et bourdonnaient en s’échappant d’une fente dans le tronc de l’arbre, à une quinzaine de pieds du sol.

— Nous ferions mieux de nous sauver avant que les abeilles nous aperçoivent, dit Le Suisse. Il n’y a maintenant plus de doute possible, l’arbre doit être rempli de miel.

Ils chargèrent les dépouilles de l’ours sur leurs épaules et s’éloignèrent à grands pas dans la direction de leur campement, où ils arrivèrent comme le jour finissait. Le lendemain et les jours suivants, les deux compagnons continuèrent leur chasse aux ours et au miel.

Les ours n’étaient pas aussi faciles à rencontrer que les écureuils et les suisses. Il leur arriva de parcourir les bois pendant trois jours entiers, sans en apercevoir un seul. Il leur arriva aussi d’en tuer deux le même jour.

Quand ils apercevaient un ours en train de chercher à atteindre et à dépouiller une ruche de miel, ils tuaient l’ours, comme nous les avons vus faire la première fois, puis ils marquaient soigneusement l’endroit où était le miel, afin de pouvoir le retrouver facilement quand le temps serait venu d’en faire la récolte.

Car ils ne récoltaient pas le miel au fur et à mesure qu’ils le découvraient. Comme Le Suisse l’avait expliqué à son jeune compagnon : plus ils laisseraient avancer la saison avant de le recueillir, plus la température serait froide et plus le miel serait facile à conserver et, aussi, à transporter. Il était évident que plus la température serait chaude, plus