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Page:Bouchard - Les Chasseurs de noix, 1922.djvu/228

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le miel serait fluide et plus il faudrait des récipients étanches pour le contenir.

Ils chassèrent donc les ours pendant un mois environ et attendirent le milieu d’octobre pour commencer la récolte du miel.

Cette partie de leur tâche était des plus faciles. À cette saison avancée les abeilles sont à la veille d’entrer en hivernement. Elles ne sortent de leurs ruches que par les belles journées de soleil et sur le haut du jour. De sorte qu’en travaillant de bonne heure dans la matinée, ou tard dans l’après-midi, les deux compagnons pouvaient abattre l’arbre, si la ruche était installée dans le creux d’un arbre, ou bien ils pouvaient creuser la terre ou déplacer les pierres, si le miel se trouvait dans la terre ou dans la fente d’un rocher, et dépouiller les abeilles de leur butin sans avoir beaucoup à craindre de la colère de ces insectes, déjà à moitié engourdis par l’air froid de l’automne.

Dans les derniers jours d’octobre, les deux chasseurs avaient ajouté à leur provision d’amandes de noisettes, une vingtaine de peaux d’ours et autant de tinettes contenant chacune une couple de gallons de miel sauvage.

Quand toutes les peaux d’ours eurent été nettoyées, lavées et séchées, de manière à pouvoir se conserver en bon état jusqu’à ce qu’elles puissent être livrées au passeur, et les tinettes de miel fermées et prêtes pour le transport, Le Suisse dit à Roger :

— Il nous reste environ une semaine pour faire la cueillette des faînes. C’est demain le premier novembre, et il nous faut partir d’ici pas plus tard que le sept ou le huit, afin d’être rendus sur le lac Saint-Pierre avant le vingt. Ceci nous laisse une douzaine