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Page:Bouchard - Les Chasseurs de noix, 1922.djvu/242

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Dans l’après-midi, deux guerriers envoyés en reconnaissance afin de découvrir à quelle distance était l’embouchure de la rivière Coaticook, aperçurent, à un détour de la rivière Massawippi qu’ils remontaient, le canot monté par les deux chasseurs blancs. Aussitôt, ils se jetaient à terre, comme nous les avons vus faire au chapitre précédent, et, pendant que l’un d’eux restait caché et épiait les mouvements des deux Blancs, l’autre courait avertir le reste de la bande de la découverte qu’ils venaient de faire.

Une bande sauvage n’était jamais assez pressée, ni engagée dans une affaire assez importante, pour ne pas prendre le temps d’aller attaquer des Blancs ennemis, surtout quand ils se sentaient en nombre assez supérieur à leurs adversaires pour n’avoir rien à craindre d’eux. En apprenant qu’une couple de chasseurs blancs, qui paraissaient être des Français, se trouvaient à quelques arpents de leur campement, le chef iroquois détachait une trentaine de ses guerriers et leur donnait pour mission d’aller s’emparer des deux étrangers et de les ramener prisonniers, avec le résultat que l’on sait.

XXXV

LA MORT D’UN BRAVE

La bande de sauvages qui conduisait les prisonniers, tout en accompagnant le chef, laissant les deux autres groupes s’occuper des morts et des blessés, prit la route du campement, où ils arrivèrent au bout d’une quinzaine de minutes de marche et comme la nuit tombait.