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Page:Bouchard - Les Chasseurs de noix, 1922.djvu/252

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gardiens qui se rasseyaient et, au-delà… les ténèbres profondes !…

Alors, il se dit que ce qu’il avait cru voir avait dû être une hallucination ; car il était impossible qu’Ohquouéouée se fût trouvée là en ce moment. Et il se replongea dans ses pensées, se demandant ce qu’avait bien pu devenir la jeune Indienne, après qu’elle l’eut eu quitté, trois mois auparavant.

XXXVII

À LA RECHERCHE DU JEUNE GUERRIER BLANC

En entrant dans sa cabane, au retour des funérailles de son père, Ohquouéouée s’était laissée tomber sur une natte et, épuisée par les fatigues et les émotions qu’elle venait de traverser, elle s’était endormie. Elle dormit longtemps. Quand elle s’éveilla, la nuit était finie et le soleil était déjà haut.

Sortant à la porte de sa cabane, la jeune fille aperçut, déposé là par les femmes du village qui savaient qu’elle aurait besoin de nourriture, des grains moulus, du poisson et du gibier cuit. Machinalement, elle mangea ; l’estomac d’une jeune personne ne perd jamais ses droits, puis, de nouveau, elle se réfugia à l’intérieur de la cabane, où elle retomba dans une espèce de somnolence.

Elle vécut ainsi presqu’une semaine, ne sortant qu’une ou deux fois par jour et, le reste du temps, dormant ou songeant. L’état d’épuisement dans lequel elle se trouvait, à la suite de sa longue randonnée à travers la forêt, la maintenait dans une sorte de