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Page:Bouchard - Les Chasseurs de noix, 1922.djvu/257

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en se dirigeant vers l’est. Elle marcha bien des jours, escaladant des collines, traversant des vallées, longeant des cours d’eau, contournant des lacs.

Il lui fallut bien des fois revenir sur ses pas ou faire de grands détours, soit pour contourner des marécages ou des lacs, soit pour trouver un endroit où une rivière serait plus facile à traverser, soit pour chercher un défilé qui lui permettrait de franchir plus aisément une montagne escarpée.

Pendant tout ce dur voyage, la jeune fille se nourrit de ce qu’elle put trouver de fruits restés sur les arbres ; mais, surtout, de gibier et de poisson. Elle avait eu la précaution, en partant de Sarastau, de se munir d’un arc, de quelques flèches et d’un harpon à poisson. Ces armes lui permirent de se procurer la nourriture nécessaire plus facilement que lors de son voyage de la rivière Saint-François à Sarastau, alors qu’elle avait eu beaucoup de difficultés à se nourrir. Et c’était heureux cette fois, car si, joint aux fatigues de marcher toute la journée dans des forêts vierges, il lui avait fallu se priver souvent de nourriture, comme pendant son premier voyage, elle n’aurait certainement pas pu résister et elle serait morte avant d’atteindre le terme de son pénible voyage.

XXXVIII

DANS LES MONTAGNES VERTES

Ohquouéouée marchait du matin au soir, sans trêve, depuis au delà d’un mois qu’elle avait quitté son village pour se mettre à la recherche de celui