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Page:Bouchard - Les Chasseurs de noix, 1922.djvu/260

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une semaine. Le soleil venait de réapparaître, inondant les monts et les vallées de sa lumière dorée, qui faisait scintiller les gouttes d’eau au bout des rares feuilles restant encore attachées aux basses branches des arbres.

Du point élevé où Ohquouéouée se trouvait, la vue, n’étant pas arrêtée par les arbres, s’étendait sur une assez grande distance. La jeune fille s’arrêta pour se reposer et, encore une fois, pour essayer de retrouver sa route, chose qu’elle avait faite toutes les fois qu’elle s’était trouvée sur une éminence qui lui avait permis d’apercevoir une étendue quelconque de pays. Mais, de cet endroit comme de tous les points élevés où elle avait essayé de s’orienter depuis son départ du lac Champlain, toutes les vallées qu’elle pouvait apercevoir semblaient pencher vers sa droite, c’est-à-dire vers le sud.

C’était toujours la même chose !… Depuis une semaine, toutes les fois qu’elle s’était arrêtée sur un point élevé pour étudier la configuration du pays, elle avait toujours constaté que la pente générale du pays était vers l’ouest ou vers le sud !

Se tournant vers sa gauche, c’est-à-dire vers le nord-est, dans l’espoir tant de fois déçu d’y découvrir un passage vers le nord ou l’est, elle aperçut une assez haute montagne, au sommet dénudé et qui devait offrir un excellent point d’observation.

Cette montagne ne paraissait pas être à plus de deux ou trois heures de marche de l’endroit où Ohquouéouée venait de s’arrêter. La jeune fille résolut de s’y rendre, afin d’essayer, une dernière fois, de retrouver son chemin. Car elle n’avait aucun doute, maintenant, qu’elle ne fût bien et dûment égarée ;