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Page:Bouchard - Les Chasseurs de noix, 1922.djvu/261

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et si, du haut de cette montagne, elle ne pouvait reconnaître la route qu’il lui fallait suivre pour atteindre le Saint-François, il ne lui resterait qu’une seule ressource : piquer droit vers le nord jusqu’à ce qu’elle fût arrivée à la Grande-Rivière, pour, ensuite, remonter le Saint-François à partir de son embouchure.

L’idée de rebrousser chemin et de retourner à Sarastau ne lui vint pas une minute à l’esprit. Elle était partie dans l’intention de retrouver le jeune guerrier blanc et elle le retrouverait, dût-elle marcher jusqu’au bout du monde !

Elle se remit donc résolument en marche et, quand les ténèbres vinrent l’arrêter, elle avait atteint les premières rampes de la montagne, où elle passa la nuit. Le lendemain, en s’éveillant, elle entreprit son ascension et, vers le milieu du jour, elle arrivait au sommet de la montagne.

Cette fois, Ohquouéouée allait être plus heureuse dans son étude du pays. La montagne dont elle venait de faire l’ascension est justement le point le plus élevé de tout le pays environnant. Elle se nomme, de nos jours, le Barnston Pinacle. Tout en n’étant pas une montagne d’une grande élévation — il n’y a pas de hautes montagnes dans les Cantons de l’Est — ses pentes escarpées, son sommet dénudé, tout en lui donnant un aspect des plus pittoresques, en rendent l’ascension très difficile.

Cette montagne s’élève, du côté ouest, droite et perpendiculaire jusqu’à une hauteur de plusieurs centaines de pieds ; et cette muraille de pierres grises se mire dans les eaux limpides d’un petit lac de trois quarts de lieues à peine de circonférence, qui viennent laver le pied de ce promontoire. Du côté nord, le