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Page:Bouchard - Les Chasseurs de noix, 1922.djvu/262

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flanc de la montagne n’est pas taillé aussi à pic que du côté ouest, mais il l’est cependant assez pour en rendre l’ascension très difficile. Sur les deux autres côtés la pente est moins raide.

Ohquouéouée était arrivée par le côté sud, de sorte qu’elle avait pu faire l’ascension de la montagne sans trop de difficultés. Parvenue au sommet qui, comme elle l’avait vu la veille, était complètement dépourvu de végétation, elle s’assit sur la pierre nue, admirant le joli lac étendu à ses pieds, et dont la surface, agitée par une brise légère, se formait en vagues minuscules qui miroitaient au soleil de l’après-midi. Ensuite elle se mit à chercher sa route à travers le fouillis de hautes collines, presque des montagnes, se superposant les unes aux autres, et le dédale de vallées se croisant dans toutes les directions, qui l’entouraient de toutes parts.

Elle regarda d’abord dans la direction d’où elle était venue : le sud et l’ouest. À l’ouest, la vue était bornée, de l’autre côté du petit lac, par une montagne presqu’aussi haute que celle sur laquelle elle se trouvait. Au sud et à l’est, cette dernière direction étant celle dans laquelle elle croyait devoir se diriger, ce n’était qu’un chaos de pics plus ou moins élevés, séparés par des ravins et des commencements de vallées qui se ramifiaient et se croisaient en tous sens.

Plus la jeune fille regardait de ce côté, plus elle comprenait qu’il lui était inutile de continuer à avancer dans cette direction.

Alors elle se tourna vers le nord.

De ce côté, le flanc de la montagne descendait en pente raide jusqu’à la rive du petit lac, qu’il lon-