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Page:Bouchard - Les Chasseurs de noix, 1922.djvu/292

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tourant le cou d’un des bras du jeune homme et lui faisant une ceinture d’un des siens, car il pouvait à peine se soutenir, elle l’entraîna vers les profondeurs sombres de la forêt.

Quelques instants plus tard, un feu éclaira le sous-bois, à courte distance du campement des Iroquois. Dans le cercle de lumière qu’il projetait, on pouvait voir Ohquouéouée arrangeant un lit de mousse et de feuilles sèches sur lequel elle aidait Roger à s’étendre pour la nuit, pendant qu’elle-même s’installait pour le veiller.

XLII

DERNIÈRE DEMEURE DE LE SUISSE

S’éveillant aux premières lueurs du jour suivant les événements que nous avons racontés dans le chapitre qui précède, Roger se mit sur son séant et regarda autour de lui. Il vit d’abord Ohquouéouée assise près de lui et qui lui souriait. Il lui rendit son sourire, mais il ne se rendait pas bien compte de ce qui lui arrivait, ni de l’endroit où il se trouvait.

Ses souvenirs cessaient au moment où Le Suisse, brisant ses liens, s’était emparé d’un tomahawk et, s’élançant sur les Iroquois avec la furie du désespoir, avait fini par succomber, la tête ouverte par un coup de tomahawk qu’un sauvage lui avait asséné par derrière. Ce qui était arrivé ensuite n’était qu’un rêve confus, où le jeune homme croyait voir Ohquouéouée s’éloigner de lui, puis revenir et le délivrer de l’arbre où il était retenu par des liens qui, en lui comprimant les poignets, le faisaient horriblement souffrir. Puis