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Page:Bouchard - Les Chasseurs de noix, 1922.djvu/297

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wippi qui les conduirait, lui et ses compagnons, vers la rivière qu’ils voulaient atteindre.

Mais nous savons que ceci n’était qu’un prétexte : l’Iroquois voulait surtout amuser la jeune fille en causant, ainsi que son compagnon, et les empêcher de se remettre en communication avec les guerriers de sa bande ; il craignait toujours que ces derniers, changeant d’idée comme c’était leur coutume de le faire à tous propos et hors de propos, ne renouassent leur amitié avec la fille de leur ancien chef et ne détruisissent, de cette manière, l’échafaudage de diplomatie qui était en train de le porter au faîte des honneurs.

Après quelques minutes de conversation, au cours desquelles Roger crut devoir, par mesure de prudence, traiter le chef iroquois aussi amicalement que le permettaient les circonstances, Ohquouéouée se rappela le petit lac au pied de la montagne sur laquelle elle était montée pour retrouver sa route. Alors elle expliqua au chef qu’il n’avait qu’à remonter la Massawippi jusqu’au lac qui en est la source, à s’engager dans la première rivière qu’il rencontrerait en suivant la rive méridionale du lac, puis à remonter cette dernière rivière jusqu’au petit lac dont elle tire ses eaux. Alors, en faisant l’ascension de la montagne qui surplombe ce petit lac et en regardant dans la direction du soleil de midi, il découvrirait un autre petit lac, lequel, elle n’en avait aucun doute, devait déverser ses eaux vers la Connecticut.

À ceux de nos lecteurs qui seraient tentés de sourire en lisant les indications qu’Ohquouéouée venait de donner à Oréouaré, nous conseillons d’aller s’égarer dans quelque partie du pays où il y a encore des sauvages. Puis, au premier de ces grands enfants que