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Page:Bouchard - Les Chasseurs de noix, 1922.djvu/298

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sont les habitants de la forêt qu’ils rencontreront, de demander leur chemin ; et ils verront si ce n’est pas là leur manière de donner des indications.

Quand Oréouaré se trouva assez renseigné sur la route à suivre, il revint au principal motif de sa visite, et conseilla aux jeunes gens de ne pas se rapprocher du camp, de crainte que ses guerriers, se ravisant et revenant sur leur décision de la veille, ne fissent un mauvais parti au Français. Puis, convaincu qu’il avait réussi à empêcher les deux jeunes gens de communiquer avec les Iroquois, il se retira en les assurant que lui et sa bande allaient se mettre en route sans plus tarder.

En effet, une demi-heure plus tard, les Iroquois étaient disparus derrière un tournant de la rivière Massawippi.

Pendant que les Iroquois faisaient leurs préparatifs de départ, Roger et Ohquouéouée étaient allés à la recherche du canot que les deux chasseurs avaient abandonné parmi les broussailles de la petite rivière au Saumon quand, la veille, ils avaient aperçu le canot sauvage qui venait à leur rencontre.

Ils le retrouvèrent intact ; les sauvages n’y ayant pas touché.

Les deux jeunes gens étaient cachés près du canot, lequel était maintenant leur propriété, car Le Suisse n’avait aucun parent dans la colonie qui pût réclamer sa part du produit de l’expédition, quand les Iroquois dépassèrent l’embouchure de la rivière, remontant la Massawippi de toute la force de leurs avirons.

Roger les suivit de loin, jusqu’à ce qu’ils eussent dépassé l’embouchure de la Coaticook, afin d’être certain qu’ils ne s’engageaient pas dans cette dernière