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Page:Bouchard - Les Chasseurs de noix, 1922.djvu/30

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gonquins, tu n’aies pas été acclimatée là de manière à ne plus vouloir, et surtout à ne plus pouvoir en sortir ?

— Je veux bien te l’expliquer, répondit l’Indienne ; et elle reprit le fil de son récit.

V

FIN DU RÉCIT D’OHQUOUÉOUÉE

Quand nous atteignîmes le lac qui fait partie de la Grande-Rivière, continua Ohquouéouée, la nuit était venue. Au lieu d’atterrir et de camper pour la nuit, mes ravisseurs longèrent la rive du lac pendant une partie de la nuit, pour aller camper près de l’embouchure d’une autre rivière. Après avoir passé le reste de la nuit et la journée du lendemain dans cet endroit, nous nous remîmes en route. Quand le jour reparut, après avoir marché toute la nuit, nous étions dans une autre grande rivière, de ce côté-ci de la Grande Rivière de Canada, que nous, remontâmes pendant plusieurs jours.

Cette rivière était moins large que celle que nous avions descendue avant d’atteindre la Grande Rivière, et elle était si rapide que, tous les jours et souvent plusieurs fois par jour, il nous fallait mettre pied à terre et transporter les canots et les bagages sur nos épaules, sur de grandes distances quelques fois, avant de pouvoir remettre nos embarcations à flot et continuer notre route à l’aviron.

Enfin, après plusieurs jours d’un voyage difficile et fatigant, nous arrivâmes au village des Algonquins.