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Page:Bouchard - Les Chasseurs de noix, 1922.djvu/310

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lendemain, la pluie, moins abondante, ne tomba que par intermittences ; mais il venta si fort toute la journée qu’il leur fut impossible de se mettre en route.

Ils durent rester là trois jours ; et, pendant ces trois jours et ces quatre nuits, le vent ne cessa de souffler en tempête, pendant que la terre se couvrait d’une mince couche de neige.

Le quatrième jour, le vent étant tombé, la température se radoucit et la neige se mit à fondre. Roger aida Ohquouéouée à reprendre sa place au fond du canot, et ils se remirent encore une fois en route.

Deux jours plus tard, ils arrivaient à Québec.

Le peu de mieux qui s’était montré dans l’état d’Ohquouéouée à leur départ des Trois-Rivières, avait complètement disparu. Elle était même beaucoup plus malade qu’à son arrivée en cet endroit. La pauvre enfant gisait au fond du canot, à demi inconsciente, les yeux caves et brillants, tout son corps secoué par le frisson et la poitrine déchirée par une toux continuelle. Roger dut la laisser dans cette position pendant qu’il se mettait à la recherche d’un endroit où il pourrait la mettre à l’abri, en attendant qu’il eut obtenu son admission à l’Hôtel-Dieu.

Le jeune homme avait accosté son canot au pied de la Côte-de-la-Montagne. Il n’avait pas fait dix pas sur la terre ferme qu’il rencontrait un marchand généreux, dont la demeure était située près du fleuve et qui, sentant une bonne affaire à conclure avec Roger, voulut bien recevoir temporairement la malade. Roger s’empressa de l’y transporter.

Quand il se fut assuré qu’Ohquouéouée serait au moins à l’abri des éléments, il courut à l’Hôtel-Dieu, afin d’obtenir que les religieuses consentent à la rece-