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Page:Bouchard - Les Chasseurs de noix, 1922.djvu/312

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lieu, le voyage qu’elle avait fait en compagnie de celui qu’elle venait de délivrer au prix de tout ce qu’elle avait de plus cher avant de l’avoir connu, et l’on se demandera comment il se faisait qu’elle fût encore au nombre des vivants.

Il avait fallu, pour qu’elle ne fût pas morte depuis longtemps, qu’elle joignait une constitution de fer dans un corps parfaitement sain, à toutes les ressources vitales de la jeunesse. Et il n’est pas surprenant que les religieuses de l’Hôtel-Dieu de Québec, malgré tous les bons soins qu’elles lui avaient prodigués depuis son arrivée dans leur institution, eussent perdu tout espoir de ramener Ohquouéouée à la santé.

XLIV

ROGER PERD OHQUOUÉOUÉE

Pendant qu’Ohquouéouée se mourait à l’hôpital, Roger s’occupait de mettre ordre à ses affaires. Il s’était défait de ce qui lui restait de sa cargaison de noix, qu’il avait vendue en bloc au marchand de la basse-ville chez lequel il avait laissé Ohquouéouée pendant qu’il était allé demander son admission à l’Hôtel-Dieu.

Quand la jeune fille eut été admise à l’hôpital, le jeune homme était revenu chez son marchand, qui lui avait offert de l’héberger pendant son séjour à Québec. Roger avait accepté avec reconnaissance et depuis, il s’était retiré dans cette demeure hospitalière, ne sortant que pour aller prendre des nouvelles de celle qui lui était de plus en plus chère, à mesure